Voici quasiment une semaine que nous explorons « l’ile intense ». Il est temps de faire une petite interruption dans notre découverte des cirques de La Réunion : après Salazie et Mafate, et avant Cilaos, nous visitons maintenant la partie sud-est, entre littoral et intérieur de l’ile. Des paysages encore une fois tellement différents de ceux que nous avons déjà vus, mais tout aussi époustouflants.
Piton Sainte-Rose et l’anse des Cascades
Depuis le col des Boeufs, nous traversons le cirque de Salazie, puis longeons la cote pour atteindre le village de Piton Sainte-Rose, où les anciennes coulées de lave sont bien présentes. Nous passons devant l’église Notre-Dame-des-Laves, qui a été épargnée de justesse en 1977 : une coulée de lave l’a contournée, c’est bluffant !
Arrivés là-bas, on se dit qu’une courte balade à l’anse des Cascades pourrait être agréable, mais un samedi, en milieu d’après-midi, il y a beaucoup trop de monde. Du coup, nous faisons demi-tour et filons directement au gite, où notre grande chambre est libre. On en profite pour manger un ananas frais (acheté l’après-midi même au bord de la route, dans un des nombreux étals que l’on peut croiser), sur la terrasse, face à la mer, au calme, et pour se reposer. Nous dinons sur place, autour d’une grande table, accompagnés d’autres touristes, puis retournons dans la chambre pour dormir quelques heures seulement.
A notre arrivée à La Réunion, le Piton de la Fournaise est entré en éruption (c’est l’effet Virluberlu ;)) : deux fissures se sont créées du côté Est du volcan. Il faut savoir que ce volcan emblématique de l’ile est très actif, et depuis 1998, il entre en éruption 3 ou 4 fois par an. Sur place, tout est bien surveillé et « sous contrôle ». Le Piton de la Fournaise est un volcan effusif : il est moins dangereux que les volcans explosifs car il n’émet pas de cendres incandescentes ou de nuées ardentes, ni de projections de roches ou d’émission de gaz meurtrier, mais « seulement » des laves basaltiques qui s’écoulent.
Apparemment, cette fois-ci les coulées de lave sont visibles depuis la RN2, pas loin de l’endroit où nous logeons. Beaucoup de monde souhaitant les observer, il y a des embouteillages. Alors, nous décidons de mettre le réveil à 3h du matin, pour assister à cet événement qu’aucun de nous deux n’a déjà eu l’occasion de vivre. Bien nous en a pris, car il n’y a quasiment personne à cette heure, et nous pouvons voir, de loin (à 4 km), la coulée de lave et un panache de fumée rouge (que nous n’aurions pas vu en plein jour). Nous n’avons malheureusement pas l’honneur d’entendre les grondements impressionnants dont les locaux nous ont parlés.
Au bout d’une heure, nous retournons finir notre nuit, sous le gros ventilateur, tellement la chaleur est étouffante (alors qu’il n’est que 4h30). Ce n’était pas le cas dans les cirques, où la température descendait bien la nuit, nous ne sommes pas encore habitués !
Nous prenons le petit déjeuner sur la grande terrasse du gite, face à la mer, puis allons nous promener à l’anse des Cascades. Il y a moins de monde ce matin par rapport à la veille. Nous marchons sur les passerelles aménagées, d’où l’on aperçoit des cascades, dans lesquelles les locaux n’hésitent pas à faire trempette. Nous nous arrêtons à l’anse, avec son petit port de pêche (attention, ici la baignade est interdite à cause des requins bouledogues et tigres qui mènent leur vie tranquillement, alors laissons-les tranquilles), et nous baladons dans la forêt de vacoas et de palmistes. Nous avons le temps, et profitons de l’ambiance agréable.
Infos pratiques :
- Ferme auberge La Cayenne : 50€ la nuit, en chambre avec terrasse, ventilateur et sdb
- Diner à la ferme auberge : 25€ par personne pour un repas copieux et très bon
- Petit déjeuner : 7€ / personne
Le Grand Brulé et les coulées de lave
Ensuite, nous prenons la voiture et roulons sur la RN2 qui longe la côte Est et traverse la zone appelée « le Grand Brulé« . Ici, nous sommes au coeur des anciennes coulées de lave. Nous faisons une halte à celles de 2007 (une grosse éruption a eu lieu cette année-là, la forêt dense a alors été remplacée par les coulées de lave) et de 2004, afin de contempler ce paysage hors du commun : de la roche noire et grise à perte de vue (la lave solidifiée), et à quelques endroits, la végétation qui essaie de reprendre ses droits.
Nous avions prévu de faire une exploration sous terre, dans les tunnels de lave, mais à cause de l’éruption, l’activité est malheureusement annulée, par mesure de précaution.
Nous filons alors jusqu’à la plage du port du Tremblet. Pour l’atteindre, il faut rouler dans la forêt, puis descendre un peu à pied. Le point de vue est admirable, avec toujours ces gros rochers de basalte sombres, et une plage de sable aux reflets verts et dorés face à nous. Plus loin, nous entrevoyons les coulées de lave de 2007 qui étaient descendues jusqu’à la mer.
Nous avançons maintenant plus au sud, jusqu’au Cap Méchant et ses falaises noires (formées par les coulées de lave du volcan) qui plongent dans une eau d’un magnifique bleu, où nous nous arrêtons manger.
La rivière Langevin et la cascade de Grand-Galet
Plus loin, nous remontons la rivière Langevin, où beaucoup de locaux pique-niquent et se baignent. On s’arrête à une première petite cascade, la cascade du Trou Noir, très jolie avec son bassin bleu turquoise. Nous continuons notre chemin sur la route qui grimpe en épingle, le long du lit de la rivière, pour aller jusqu’à la cascade de Grand-Galet, sous une pluie battante. La cascade est très large, avec plusieurs chutes qui forment comme un voile : elle vaut le coup d’oeil !
La Plaine des Sables et le Piton de la Fournaise
Maintenant, direction le gite du volcan par de petites routes, qui nous font découvrir la campagne, les collines, et nous font penser au Jura. Puis, la végétation devient plus rase, et au sommet, on ne s’attend vraiment pas à voir un tel changement de paysage : on surplombe la plaine des Sables, désert rouge / orange / marron / noir. C’est vraiment époustouflant et surréaliste, on croirait un autre monde !
En cette fin de journée, nous prenons quelques photos depuis le belvédère, et nous descendons jusqu’à la plaine par la route qui serpente, puis se transforme en piste jusqu’au gite du volcan.
♥♥♥ Quelle surprise de découvrir ce paysage étonnant ici, quel contraste ! On se croirait sur Mars !!! La Plaine des Sables fait partie des plus beaux paysages que nous ayons vus jusqu’à maintenant. ♥♥♥
Nous ne sommes vraiment pas nombreux au gite, et dinons bien accompagnés.
Le lendemain, nous avions prévu de faire la randonnée du cratère de Dolomieu, mais le sentier est fermé à cause de l’éruption. Nous nous réveillons tout de même à 5h, pour apprécier le lever de soleil sur le sommet du Piton de la Fournaise, depuis le Pas de Bellecombe. Nous pouvons aussi voir l’enclos Fouquet (cuvette naturelle chargée de contenir la lave).
Après une douche et un petit déjeuner rapides au gite, nous repartons nous balader pour aller jusqu’au Piton Partage, d’où l’on peut voir de petits cratères et pitons, ainsi que le Piton de la Fournaise. La promenade dure environ 1h30 en tout, face à un paysage « lunaire ».
Nous retournons à la Plaine des sables , s’émerveiller une dernière fois devant ce paysage étonnant, et prendre davantage de photos que la veille, avant que les nuages et les touristes n’arrivent.
Infos pratiques :
- Gite du volcan : 32€ pour 2 lits dans un dortoir de 2. Attention, pas de prise !
- 20€ / pers pour le diner
- 7€ / pers pour le petit déjeuner
Et le voyage continue…
Nous quittons maintenant le territoire du volcan, si étonnant, direction le cirque de Cilaos, puis Saint-Leu, pour les derniers jours de notre voyage.
LE SUD-EST DE L’ILE EN VIDÉO