Un week-end à Amsterdam

Après notre voyage au Costa Rica en février dernier, il n’est pas prévu que nous repartions avant cet été. Seulement, Luc doit faire un déplacement professionnel aux Etats-Unis, et moi je ne peux donc pas m’empêcher de cliquer sur ce mail très alléchant que m’envoie régulièrement EasyJet… Et là, surprise : des vols pour plusieurs destinations européennes, au départ de Mulhouse-Bâle la semaine suivante, aux alentours de 100€ l’A/R !?!?! Bon, ce n’était pas à l’ordre du jour, mais à ce tarif là, pourquoi s’en priver ?!?!

J’ai le choix entre Prague (que j’avais adoré visiter en hiver), Edimbourg (grosse hésitation… mais non, impossible pour moi de remettre les pieds en Ecosse sans revoir la somptueuse Ile de Skye), Bruxelles (c’était sympa), Venise (qui m’avait agréablement surprise la première fois), ou Amsterdam (que je connais déjà pour y être allée il y a 8 ans). 

Allez hop, après avoir vérifié les dates, les tarifs du vol et des hébergements, j’opte pour la Venise du Nord : Amsterdam, me revoilà ! 🙂

Je me revois encore, il y a cinq ans, longuement hésiter lors de mon premier voyage en solo, y réfléchir pendant au moins deux semaines avant de réserver : quelques jours à Copenhague, seule… J’y vais, je n’y vais pas…? J’ai bien passé ce cap, puisque que pour Amsterdam, je valide tout dans l’heure !

C’est donc un lundi matin du mois d’avril, très tôt (à 6h20), que je m’envole pour profiter de la capitale hollandaise durant deux jours et demi. 

1er jour : Marken et Amsterdam

Après 1h30 de vol, j’arrive à l’aéroport de Schiphol. Je pars à la recherche d’une machine automatique afin d’acheter un billet de train A/R pour Amsterdam centre. Je dois vraiment avoir une bonne tête, parce que parmi les dizaines de personnes faisant la queue, c’est moi qu’une dame très gentille choisit pour m’offrir son pass 3 jours pour les transports ! Elle m’explique, en anglais, qu’il est encore valable pour la journée, mais qu’elle rentre chez elle ce matin. Thanks a lot Miss, le voyage commence bien !!!

Du coup, je me dis que puisque j’ai les transports gratuits aujourd’hui, c’est l’occasion d’aller en bus au village de Marken, au nord d’Amsterdam, comme me l’avait conseillé une collègue (merci Laetitia et Philippe !). 

Je me rends donc tout d’abord à la gare centrale d’Amsterdam en train (15 minutes), pour ensuite trouver le bus 315 qui m’amènera dans la région du Waterland. Malheureusement, mon pass n’est pas valable sur cette compagnie. Tant pis, Laetitia a réussi à me convaincre d’aller voir ce village de pêcheurs situé sur une presqu’ile, donc j’achète le billet et saute dans le bus. 

Le trajet de 40 minutes est plutôt agréable : on sort de la ville pour rouler dans la campagne hollandaise, devant de grandes étendues d’eau, et dans de petits villages paisibles. Le bus nous dépose sur le grand parking un peu avant 10h. 

J’entre dans le village. A cette heure-ci, il n’y a pas trop de touriste. Ainsi, je peux profiter du calme et du silence de Marken, en commençant par me perdre dans ses ruelles aux maisons sur pilotis impeccables, en bois, vertes ou bleues, tel un village de poupées. C’est le quartier Havenbuurt et ses canaux. Je tombe ensuite sur le port, un peu plus animé, puis me dirige vers le quartier Kerkbuurt, autour de l’église. Le village est tout petit : le sens de l’orientation n’est pas inné chez moi, mais ici je peux me permettre de me balader sans avoir le nez collé à une carte, je ne risque pas de m’égarer. Je flâne durant 2h-2h30 dans cet ancien village de pêcheurs.

Depuis Marken, il est possible de prendre le bateau pour aller au village de Volendam, où l’on peut croiser des habitants en costume traditionnel. Comme mon séjour aux Pays-Bas est court, je décide plutôt de reprendre le bus pour Amsterdam vers 12h30. 

Me voici à la gare centrale une quarantaine de minutes plus tard. La ville n’est pas très grande. Je comptais donc me rendre à l’auberge de jeunesse à pied, mais mon sac étant lourd (ça pèse le matos photo !) et ayant le pass transport, j’opte plutôt pour le tram, direction le quartier Jordaan. Je m’arrête manger, puis file me poser à l’auberge 30 minutes, avant de partir pour une visite guidée d’Amsterdam en français et à vélo.

Ce grand tour de 2h30 permet d’avoir un bon aperçu de la ville, dont le Béguinage (ancien couvent), avec de nombreuses explications sur Amsterdam et la vie des Amstellodamois. Dorénavant, je sais pourquoi les immeubles d’Amsterdam sont étroits, hauts, bancals et penchés en avant ; pourquoi il y a une poutre au sommet de chaque bâtiment ; pourquoi les fenêtres sont si grandes et sans rideau ; pourquoi certains immeubles ont de gros volets colorés ; etc… Evidemment, je ne dévoilerai rien ici, afin que vous profitiez de cette balade, qui est agréable et facile, puisque le terrain est plat, et les pauses régulières. Il faut toutefois faire très attention : pas aux voitures, qui sont quasiment inexistantes, mais aux locaux sur leur vélo, qui vont extrêmement vite (toujours avec grande classe) ! En effet, seulement 11% des habitants d’Amsterdam possèdent une voiture, alors que 89% se déplacent en vélo. 

La balade se termine à 18h, je me promène dans les rues un moment, puis dine dans un restaurant de spécialités néerlandaises. Il faut savoir que les néerlandais mangent léger le midi, mais  que le repas du soir est lourd. Je choisis un repas typique, le stampet : une purée de chou / pomme de terres, accompagnée d’une saucisse, d’une tranche de lard et d’une grosse boulette de viande (je vous avais prévenu : c’est du lourd !).

Il est enfin temps pour moi de rentrer au Shelter Jordan Hostel : le réveil à 4h du matin et la longue journée en extérieur commencent à se faire ressentir ! 

2ème jour : Amsterdam

Je consacre mon deuxième jour à la Venise du nord. Je passe ma matinée à vadrouiller dans l’agréable quartier du Jordaan, à l’ouest de la vieille ville, autour des canaux. 

Je prends un repas léger, mais très bon, vers le centre, m’arrête à une terrasse pour boire un thé et déguster le meilleur cookie de la ville, puis me dirige tranquillement à pied à l’embarcadère d’Amsterdam bateau, qui se trouve au nord. Je suis accueillie sur l’éco bateau par Edouard, le commandant. Pour cette visite guidée sur les canaux, c’est Pierre qui nous fournit maintes explications en français, durant 1h30, avec une boisson. On pourrait penser qu’une 2ème visite guidée, avec le même organisme qui plus est, sera redondante, mais ce n’est pas le cas : je trouve plutôt les deux excursions complémentaires, et j’apprends d’autres choses sur la façon de vivre à Amsterdam. Alors si vous êtes curieux et aimeriez savoir pourquoi le Jordaan est le seul quartier de la ville à ne pas être pavé, pourquoi l’orange est la couleur des Pays-Bas, que signifient les trois croix sur le drapeau d’Amsterdam, et autres informations encore, je ne peux que vous recommander cette excursion, commentée par une personne avec qui il est possible d’interagir, et non un audioguide.

C’est le milieu d’après-midi lorsque le tour se termine. Je vais voir le centre de la ville, et continue à marcher le long des canaux, plus au sud cette fois-ci, jusqu’au Vondelpark, qui est l’équivalent de Times Square ou Central Park. Il y a énormément de monde et une bonne ambiance. Les joggeurs se mélangent aux promeneurs, des jeunes boivent un verre sur la pelouse, d’autres bouquinent. Moi, je m’assieds et observe tout cela. 

Bien reposée, je remonte jusqu’au Quartier Rouge, blindé de touristes. Je fais un tour du quartier, avec son église, son école, ses coffee shops, et ses prostituées en vitrine. Pas de sentiment d’insécurité ici (comme partout dans la ville d’ailleurs), en revanche je sens bien le regard des hommes se demandant dans quelle vitrine je vais rentrer…! 

Assez marché pour aujourd’hui, je rentre à l’auberge. 

3ème jour : Parc floral Keukenhof

C’est le jour de mon départ. L’avion décolle à 15h : j’ai encore toute la matinée pour profiter. Comme il y 8 ans, mon séjour aux Pays-Bas tombe à la bonne période : celle de la floraison des tulipes. J’ai très envie de retourner au parc floral Keukenhof, j’en garde un bon souvenir. Il n’est pas très loin de l’aéroport, donc c’est faisable en me levant tôt. La veille au soir, j’ai pris soin d’acheter mon billet combiné (transport + entrée) sur internet : c’est simple, et j’évite ainsi la queue à l’entrée. En plus, les différentes façons d’aller au parc sont très bien expliquées sur le site. 

Je vais donc jusqu’à la gare centrale à pied, prends le train direction l’aéroport, puis le bus 858 pour le parc. Petite anecdote : à l’aéroport, je ne sais pas trop où se trouve la station de bus. Je demande donc mon chemin dans une boutique. La personne me l’indique, et ajoute avec un clin d’oeil et un grand sourire complice « Enjoy the flowers ! ». C’est en sortant que je me rends compte qu’inconsciemment, j’ai demandé ma route pour le parc floral à une fleuriste ! 🙂 

J’éviterai la queue à l’entrée du parc tout à l’heure, mais pas celle pour prendre le bus dans l’immédiat…! Heureusement, les bus s’enchainent, et l’attente ne sera pas si longue (n’oublions pas que j’ai un avion à prendre !). En revanche, il y a des bouchons sur la route, et le trajet dure plus longtemps que ce que le site internet annonce (presque une heure, au lieu de 30 minutes). Enfin, nous arrivons. Je file mettre mes affaires dans un casier (gratuit) pour me décharger, et j’entre.

La tranquillité de Marken est loin : je ne suis pas la seule à avoir eu envie de profiter de la magnifique météo dans ce beau parc, très coloré, bien entretenu, avec de multiples variétés de fleurs. C’est un peu le « Disneyland de la fleur » : du monde partout. Mais je suis ravie d’y être tout de même, j’admire et je photographie (en me débattant avec quelques chinois qui se croient tout permis afin de faire leur selfie…). 

En 2h, je n’ai malheureusement pas le temps d’en faire tout le tour, car je dois retourner à l’aéroport. Cet immense jardin aurait bien mérité 1h supplémentaire. 

Cette fois-ci, c’est l’heure de partir et de rentrer à la maison. J’arrive à l’aéroport après 40 minutes de bus, et passe très vite la sécurité. J’ai donc le temps de faire un petit bilan de mon séjour, avant de monter dans l’avion. 

Je suis très satisfaite de ce long week-end réservé à la dernière minute. J’étais déjà allée à Amsterdam il y a quelques années, mais j’ai l’impression d’avoir davantage savouré cette fois-ci. 

Comme la météo était au beau fixe, et que j’avais déjà fait les musées il y a 8 ans, je n’en ai fait aucun cette fois-ci. J’avais davantage envie de profiter de l’extérieur. Selon moi, le musée Anne Frank et le musée Van Gogh sont des incontournables. Si vous souhaitez absolument les faire, il vous faudra réserver longtemps à l’avance (plus de deux mois il me semble), ou attendre la veille au soir que quelques billets soient remis en vente. 

Je suis contente d’avoir fait les deux excursions guidées en français, grâce auxquelles j’ai eu des infos sur la ville, mais aussi  des moments en groupe. 

Comme vous avez du le comprendre, Marken est un coup de coeur. 

Amsterdam n’est pas très grande : pour un second passage, 2 jours et demi m’ont permis de sortir de la ville. Toute seule, je n’ai pas trouvé le temps long, c’était impeccable.