Octobre 2020. Avec une copine, nous avons réservé un vol pour Marrakech. Malheureusement, le pays a fermé ses frontières à cause de la Covid-19. Malgré la situation, nous avons envie de partir, et nous faisons le choix de Porto. J’y suis déjà allée il y a 8 ans (avec une copine aussi), et je garde le souvenir d’une petite ville agréable.
Allez, c’est parti : vous nous suivez ?!
Infos pratiques :
- Vol Mulhouse Bâle – Porto : 2h30. 70€ l’aller retour.
ATTENTION : à partir de février 2021, EasyJet a changé sa politique concernant les bagages à main. Un petit sac qui se range sous le siège avant est autorisé gratuitement. En revanche, pour mettre un sac dans le compartiment au-dessus du siège, il faudra réserver un siège spécial (donc avec supplément).
- Décalage horaire : il est 1h plus tôt à Porto qu’en France (en été et en hiver)
- Hébergement : Nous vous conseillons cette guesthouse : Dear Porto Guest House. Elle est bien située (rua da Santa Catarina, proche de la gare et d’une station de métro), les chambres sont propres, l’accueil chaleureux, le petit déjeuner copieux, tout cela pour un tarif tout à fait correct. 152€ les 4 nuits en chambre double avec sdb et toilettes, avec 6 petits déjeuners inclus (3 par personne ; le petit déjeuner coute 4€).
- Trajet aéroport – GH : métro ligne E jusqu’à Trindade puis correspondance pour Bolhao, 45 minutes-1h. Pour prendre le métro, il faut acheter la carte Andante à 0,60€ et la charger en fonction des zones. Bolhao se situe en zone 4, nous payons donc 2€ le ticket. Tout se fait aux bornes.
1er jour : Croisière sur le Douro
Réveil à 6h45 !
La veille, à l’aéroport, j’ai appelé une compagnie pour réserver une croisière sur le Douro, jusqu’à Regua. Nous aurions aimé la faire le dernier jour, pour clôturer notre séjour, mais à cette époque-ci de l’année, nous n’avons pas le choix ni de la date, ni de l’heure, ni du quai d’embarquement. Avant de découvrir Porto, nous commençons donc par la vallée du Douro !
Rendez-vous à 8h à Villa Nova de Gaia pour le départ. Pour accéder au quai depuis notre hébergement, nous marchons environ 40 minutes. Il y a peu de monde dehors, et le soleil se lève tout doucement.
Nous embarquons sur le bateau, une table nous est attribuée à l’intérieur. Le petit déjeuner est tout de suite servi (croissant, pain, beurre, confiture, jus, thé). Le bateau navigue le long du quartier de la Ribeira, sous plusieurs ponts, puis sort de Porto. La météo n’est pas au beau fixe, c’est dommage…
Voici le premier barrage de l’écluse Crestuma Lever, avec un dénivelé de 14 mètres. Il faudra 15 minutes pour le passer.
Nous avançons au milieu de collines, et y voyons de petits villages. Malheureusement, comme il fait mauvais (la pluie et le froid nous accompagnent), nous restons la plupart du temps à l’abri, à l’intérieur du bateau.
Parfois, nous avons l’impression de longer une forêt tropicale : les paysages varient un peu.
Nous montons le deuxième barrage (Carrapatelo) : son écluse mesure 35 mètres, c’est la plus haute d’Europe. Le bateau la gravit en 30 minutes.
Peu de temps après, le déjeuner est servi. Le repas est plutôt bon : olives, bouteille de vin, soupe, plat et cheesecake en dessert.
Finalement, les paysages de vignes en terrasse arrivent à la fin de la croisière (je dirais 6h après le départ) : c’est très joli, mais on en profite peu !
Vers 14h45, nous arrivons à Peso da Regua. Nous avons 1h30-2h à tuer avant de prendre le train. Il pleut vraiment beaucoup et nous n’avons pas de plan du village. Nous optons pour une balade en petit train touristique. Celui-ci fait un arrêt dans une cave, où nous regardons une courte vidéo et dégustons un verre de Porto blanc délicieux. Ensuite, le petit train repart, mais la visite ne vaut franchement pas la peine. Nous faisons le tour de ronds-points, sans rien voir de particulier. 40 minutes plus tard, il nous dépose à la gare. Nous attendons le train de 16h48, qui nous ramènera à Porto.
Le début du trajet en train est vraiment chouette : nous surplombons le Douro et les vignes. 2h plus tard, nous voici de retour à Porto, à la gare de Sao Bento.
Honnêtement, nous avons été un peu déçues par cette croisière, qui est (trop) longue (7h). C’est seulement sur la fin que le panorama est vraiment admirable (au moment du repas en plus). Il faut dire que nous n’avons pas eu de chance avec la météo : il est certain que la balade aurait été plus agréable sous le soleil, en extérieur sur le pont. Et encore, je pense qu’on aurait quand même trouvé le temps long. En plus, il n’y avait rien de particulier à voir à Regua. Du coup, je ne la recommande pas particulièrement.
Infos pratiques :
- Croisière à réserver par mail, par internet ou par téléphone.
- 68€/pers avec Cruzeiros Douro.
- Plusieurs lieux d’embarquement et horaires possibles en haute saison.
- Lors de la croisière, les commentaires en français ne sont pas toujours compréhensibles.
Alternative à la croisière : Au lieu de la croisière, la guide francophone que nous rencontrerons le lendemain conseille de prendre le train (ou de louer une voiture), de Porto à Pinhao : les plus belles vues commencent un peu avant Regua et s’enchainent jusque là-bas. Ensuite, il est possible de faire un petit tour en bateau sur le Douro et de visiter une cave. L’aller retour est faisable dans la journée, comme pour la croisière, mais le temps passe plus vite et on voit davantage de beaux panoramas.
Il fait nuit à notre retour à Porto, et devant la gare de Sao Bento, nous sommes un peu perdues ! Un jeune homme, nous voyant avec notre carte entre les mains, vient nous aider à nous y retrouver. Lors de mon premier séjour au Portugal, j’avais à peu de choses près vécu la même scène. Les Portugais sont vraiment serviables et gentils.
Avant de rentrer à la guesthouse, nous nous arrêtons au marché de Bolhao (qui a été temporairement déplacé pour cause de travaux), acheter des fruits pour notre repas du soir.
2ème jour : Visite guidée de Porto
Pour ce deuxième jour, j’ai contacté Karen, qui est guide francophone, et va nous faire visiter Porto à pied. C’est à la gare de Sao Bento que nous la rejoignons à 9h30. Eléa et moi sommes seules avec elle : tant mieux pour nous, mais hélas, la situation est regrettable pour elle et tous ceux qui vivent du tourisme…
Elle commence par nous donner des explications sur les azulejos (carreaux de faïence décorés) de la gare.
Puis, nous nous dirigeons vers le petit marché local situé à deux pas. Nous n’avions même pas vu qu’il y avait un marché ici ! Étrangement, celui-ci est surmonté de pelouse. Karen prend le temps de nous donner le nom des poissons frais présents sur l’étalage, de discuter avec les quelques vendeuses et de nous les présenter.
Maintenant, nous nous promenons dans le vieux quartier autour de la cathédrale Sé, le nez en l’air, pour regarder ses maisons hautes, mais pas larges du tout. Il y a encore de nombreuses habitations délabrées. Karen nous en explique les raisons. Je ne vais pas tout vous dévoiler ici, il faudra faire la visite avec elle pour en apprendre plus ! Il faut toutefois savoir que la ville est classée au patrimoine mondial de l’Unesco : des travaux sont donc financés par le gouvernement, et il n’est pas possible de faire poser n’importe quels azulejos sur les façades, ni n’importe quels volets (normalement).
Il y a beaucoup de petites ruelles à parcourir, et de beaux points de vue en hauteur. Karen parle de ses « petites mamies » du quartier avec beaucoup d’affection et de bienveillance. Elle a lié de vrais liens ici. Elle nous montre un petit bar dans lequel les locaux se réunissent pour chanter du Fado, et nous conseille d’y revenir dans l’après-midi, pour y assister.
Ensuite, nous nous rendons dans une jolie boutique qui existe depuis des générations. Le cuir y est travaillé. Les étagères et le comptoir sont en bois, c’est magnifique. Petite originalité : le plafond est décoré de fleurs d’ail. Apparemment, elles portent bonheur !
Nous continuons la balade en extérieur, avec les explications de Karen : café Majestic, rues et ruelles, places Batalha et Liberdade, quartier étudiant où se trouvent l’université et la librairie Lello.
Enfin, nous descendons jusqu’aux quais et ses maisons colorées. Après 4h de découverte et de déambulation dans la vieille-ville et le centre-ville de Porto, nous saluons Karen qui nous quitte.
♥♥♥ Nous sommes vraiment ravies de cette visite, c’était très agréable et Karen n’est pas avare en anecdotes. Nous n’avons pas vu passer les 4 heures. Comme l’a dit Eléa, nous avons eu l’impression de faire une visite avec une amie. ♥♥♥
Infos pratiques :
- Visite guidée « Official Tours », avec Karen Falaix. A réserver
- 20€/pers pour 4h.
- Karen parle très bien français car elle a vécu en France des années.
- D’autres types de visite sont possibles.
- Plus d’infos sur le site.
Karen nous a indiqué pleins de petits restaurants traditionnels et pas chers où manger. Nous mangeons dans l’un de ceux-là, situé vers la place da Batalha.
Infos pratiques :
- Restaurant Antiguo : 21,50€ pour 2 personnes, avec 1 petite bouteille de vinho verde, 2 soupes, 2 plats (sardines frites et riz pour moi), 1 dessert. La décoration est sympa, le repas très bon, pour un prix tout à fait correct. On vous le conseille !
Après avoir mangé, nous poursuivons notre balade en passant par certains endroits conseillés par Karen (et en nous perdant), dont la Rua das Flores par exemple. Puis, nous redescendons sur les quais pour profiter du soleil.
Pour remonter rapidement, nous empruntons le funiculaire vers le pont Dom Luis, et nous nous rendons dans le bar où se tient une séance de Fado entre amateurs.
Infos pratiques :
- Funiculaire : 5€ / personne.
Le Fado est un genre musical portugais, constitué de chants populaires au thème mélancolique, accompagné d’instruments à cordes pincées (merci Wikipédia). Ici, il ne s’agit pas du Fado touristique. Ce sont des portugais du coin qui viennent chanter chacun leur tour (2 chansons : ne sortez pas entre les deux chansons, au risque de les vexer !), et s’applaudir les uns les autres. Quand on nous fait entrer, il fait très sombre, nos yeux doivent s’habituer, il n’y a que quelques bougies sur les tables. Le bar est petit. Les chanteurs sont accompagnés à la guitare par deux musiciens. Ce sont des amateurs, mais honnêtement, je ne m’en rends pas compte ! Ils chantent vraiment avec leur coeur. Quand la lumière s’allume, nous commandons à boire et des tapas (alors que nous venons de sortir de table, mais il faut jouer le jeu et consommer). Quelques artistes nous parlent un peu en français. Les lumières s’éteignent à nouveau, et les chanteurs de Fado reprennent. L’animateur parle un peu français pour que nous comprenions, et nous demande si nous voulons chanter ! Je suis sûre qu’Eléa aurait fait un tabac… quant à moi… je ne pense pas que j’aurais eu beaucoup de succès avec des comptines ! Nous ne comprenons pas les paroles, mais un monsieur arrive à me mettre les larmes aux yeux tellement il chante avec ses tripes. Nous sommes bien ici, à simplement observer et écouter, parmi les locaux. Nous restons 2 heures environ, puis la séance est terminée. Il fait nuit quand nous sortons.
♥♥♥ Nous avons passé un super moment hors du temps. ♥♥♥
Infos pratiques :
- Bar à Fado : si vous voulez profiter d’un tel moment, je vous laisse contacter Karen pour qu’elle vous dise où alller ! 😉
Après cette excellente journée, nous rentrons à la guesthouse.
3ème jour : Une journée bien remplie !
Réveil à 7h30 aujourd’hui, c’est notre dernier jour sur place, on veut en profiter un maximum !
D’abord, nous retournons dans le quartier étudiant : la veille, nous avions repéré une boutique de souvenirs dans laquelle plusieurs artisans ce sont réunis. Bijoux, dessous de plat, stylos, sacs, foulards, porte-monnaies… : on y trouve forcément son bonheur !
Ensuite, nous nous rendons à la librairie Lello e Irmao. C’est l’une des plus belles librairies du monde (3ème au classement du journal The Guardian). Elle a été créée à la fin du 19ème siècle.
Habituellement, elle est pleine à craquer, et la file d’accès est longue. Avec cette période de Covid, nous sommes les premières et il n’y a quasiment personne : impeccable pour en profiter et pour les photos ! La librairie a une façade blanche de style néogothique, et un intérieur Art nouveau. Les rayonnages sont immenses, du sol au plafond, en bois sculpté. Au milieu, un escalier double et laqué de rouge permet de monter à l’étage. Les plafonds sont aussi décorés. Nous prenons bien le temps de nous imprégner de l’ambiance, de toucher et d’admirer. Le décor fait forcément penser à Harry Potter. Une rumeur a d’ailleurs persisté des années : JK Rowling, qui a vécu à Porto, se serait inspirée de la librairie pour créer l’univers de sa saga. Jusqu’à récemment, l’auteure n’avait pas démenti. C’est en mai 2020 qu’elle a déclaré n’avoir jamais mis les pieds dans la librairie !
Infos pratiques :
- Librairie Lello : 5€ / personne, à déduire si vous faites un achat.
Nous descendons jusqu’à l’église Sao Francisco, devant laquelle se trouve l’arrêt de Tram n°1 : c’est un vieux tram des années 1920, qui mène jusqu’à l’océan. Pendant 30 minutes environ, nous longeons le Douro dans ce vieil engin.
Arrivées au terminus Passeio Alegre, à l’embouchure du fleuve, nous marchons 2 km le long de l’océan, en profitant du soleil et du bon air marin : ça fait du bien ! L’esprit bien aéré, nous faisons demi-tour, pour reprendre le tram en sens inverse.
Infos pratiques :
- Tram n°1 pour aller au terminus : 6€ / personne aller / retour
- Ce que je vais écrire va peut-être paraitre étrange, mais je vous conseille de faire une pause pipi dans les toilettes situées non loin du terminus, dans un jardin public : je n’ai pas pris de photo, mais franchement je crois que c’est le plus bel endroit où il m’ait été donné de faire pipi !
A nouveau, nous voici le long des quais de la Ribeira, et nous nous perdons pour trouver le haut du pont Dom Luis. Pour accéder à Villa Nova De Gaia, sur l’autre rive du fleuve, il faut passer par ce pont. Deux options : par le bas (ce que nous avions fait le premier jour), ou par le haut. La vue est magnifique, et la structure très stable.
Une fois de l’autre côté, nous prenons le téléphérique pour descendre sur les quais (c’est possible à pied, mais on s’est dit qu’on allait tester tous les moyens de transports accessibles : après le funiculaire et le tram, le téléphérique !).
Infos pratiques :
- Téléphérique : 6€ / personne. Très stable.
Nous mangeons au soleil, sur les quais, un repas typique de Porto : la francesinha. Autant vous dire tout de suite qu’on n’a pas trop aimé, et à notre avis, c’est davantage un repas pour les hommes. Ce sandwich est constitué de deux tranches de pain de mie, du jambon, de la saucisse, du boeuf, du chorizo (trop de viande !), du fromage fondu et beaucoup de sauce tomate ; le tout accompagné de frites (et d’une bière pour tout faire passer !).
Après ce repas, nous longeons les quais, puis nous montons le long de la route pour rejoindre la cave Graham’s qui se trouve au sommet d’une petite colline (balade digestive qui ne nous fait pas de mal après ce qu’on vient d’engloutir !). Nous participons à une visite guidée en français, avec deux autres personnes. La visite commence par une courte vidéo, puis le guide nous amène voir les tonneaux et barriques, et nous donne des explications sur la fabrication et le vieillissement du Porto. Nous sommes face à un passionné ! Comme on peut le voir sur les photos, les lieux sont raffinés.
Nous finissons la visite par la tant attendue dégustation de trois Portos différents. Nous prenons notre temps pour goûter et essayer de sentir différentes saveurs, mais c’est compliqué pour des novices comme nous ! En tout cas, je peux vous dire qu’ils sont tous les trois délicieux ! Nous restons un moment à savourer nos verres (contrairement à une anglaise qui boit les trois en quelques secondes !) et profiter de la vue.
Infos pratiques :
- Cave Graham’s : à 15 minutes à pied des quais (côté Villa Nova De Gaia). Visite guidée en français à 17€ / personne, avec 3 verres de dégustation. A réserver ici.
Quand nous sortons, il fait nuit. Nous descendons la rue et passons devant un studio photo. Curieuses, nous jetons un oeil depuis l’extérieur, quand une jeune femme se trouvant à l’intérieur nous aperçoit et nous propose d’entrer pour regarder quelques photos : sympa ! Nous échangeons quelques mots en anglais avant de repartir.
Cette fois-ci, nous traversons le pont Dom Luis sur la partie basse, et flânons sur les quais de la Ribeira pour écouter les artistes de rue chanter. Comme il se met à pleuvoir, nous rentrons à la chambre afin de préparer nos sacs pour notre départ le lendemain.
Petit bilan
Trois jours durant lesquels nous avons bien crapahuté et qui sont passés très rapidement !
Le Portugal reste une destination facile :
✅ la plupart des portugais parle un peu français, ils sont très agréables et serviables,
✅ il n’y a pas de problème de sécurité (en tout cas, je n’ai jamais eu de souci),
✅ on ne dépense pas trop sur place.
Porto est vraiment une jolie ville à taille humaine, qui se mérite (elle est établie sur plusieurs collines, attention les mollets ! ), et que l’on peut découvrir entièrement à pied, sur quelques jours. Allez y faire un tour si vous en avez l’occasion : en solo, entre ami(e)s, ou en amoureux !
Conseil : si comme nous vous voyagez hors saison, prévoyez des vêtements chauds pour dormir. Les habitations ne sont pas équipées de chauffage, et nous avons eu froid lorsque nous rentrions à la guesthouse le soir.
Alors, Eléa, quand est-ce qu’on repart ?!?! 🙂
2 Comments
👍Merci! Nous pensons y aller cette année, peut être au printemps pour une meilleure météo!
Bonjour,
Profitez-en bien, c’est une très belle région.