Après un trek de 3 jours dans la jungle du parc Gunnung Leuser et l’ascension du volcan Sibayak, nous prenons un petit ferry pour nous rendre sur la presqu’ile de Samosir, au milieu du lac Toba. Nous y passons un jour et demi.
Il y a 75 000 ans, le lac Toba a été formé suite à l’explosion d’un volcan. C’est le plus grand lac volcanique au monde. Il mesure près de 100 kilomètres de long, 30 km de large, et sa profondeur atteindrait plus de 400 mètres à certains endroits. Samosir est une grande presqu’ile située en son centre.
Niché au coeur de hautes montagnes et donc difficilement accessible, aucun explorateur n’accéda au lac et à l’ile de Samosir avant le milieu du 19ème siècle. Ainsi, le peuple Batak, vivant sur l’ile et les pourtours du lac, est longtemps resté protégé des influences étrangères.
Durant cette étape, c’est l’aspect culturel qui primera, dans des villages Batak oubliés du temps, avec des traditions bien ancrées.
La traversée en bateau dure 30 minutes, et nous débarquons à Simanindo, au nord de la presqu’ile de Samosir. Nous logeons dans le village de Tuk Tuk, sur la côte est. C’est ici que sont concentrés la plupart des guesthouses et restaurants.
Infos pratiques :
- 2 nuits à Aman’s Guesthouse : une grande chambre au bord de l’eau.
A la découverte de la culture Batak
Le lendemain matin, nous partons à pied pour rejoindre Ambarita, un village traditionnel Batak. Il faut savoir que la majorité de la population indonésienne est musulmane, mais que l’ethnie Batak est quant à elle chrétienne.
Nous marchons le long de la route et découvrons les drôles de maisons traditionnelles Batak : il n’y a qu’ici, à Sumatra, que cette étonnante architecture existe. Les maisons du peuple Toraja, à Sulawesi, y ressemblent toutefois.
Nous nous enfonçons peu à peu dans la campagne et ses rizières. Nous nous arrêtons écouter un homme qui joue du saxophone, tout en grillant des cuisses et des pattes de poulet devant chez lui. Les Batak sont reconnus en Indonésie pour leur qualité de musicien. Plus loin, nous entrons dans une petite boutique dans laquelle une femme tisse des étoffes traditionnelles.
Arrivés à Ambarita, nous profitons d’une visite en anglais avec un guide local, qui nous donne des explications sur la maison du roi, construite de la même manière que les autres maisons batak. Leur architecture est remarquable. De forme rectangulaire et construite en bois, la maison traditionnelle batak est bâtie sur des piliers, afin de protéger de l’humidité. Le toit pointu ressemble à une selle de cheval, ou un bateau d’après Luc (pas facile à expliquer, on se rend mieux compte sur les photos). Aucun clou n’est utilisé pour maintenir la structure : c’est assez incroyable ! Le bétail vit en-dessous de la maison (entre les piliers), et plusieurs familles peuvent vivre à l’intérieur. La pièce centrale est constituée du séjour avec la cuisine, et les chambres sont réparties autour. Petit détail : les toilettes sont un simple trou dans le sol, qui donne directement en bas de la maison. On vous laisse imaginer avec quoi sont nourris les animaux qui logent en-dessous…!
Dehors, le village abrite plusieurs chaises en pierre vieilles de 300 ans. Ici, les anciens du village discutaient des choses importantes, et les malfaiteurs étaient jugés. Autrefois, existait un rituel d’exécution des ennemis : torture, décapitation puis dégustation de certains organes (bon, il ne s’agit peut-être que d’une légende…).
En repartant, des étudiants en uniformes nous interpellent : dans le but de progresser en anglais, ils nous posent des questions. Ils sont nombreux, ont l’air ravi de discuter avec nous, mais il est difficile de leur répondre parce qu’ils parlent tous en même temps. C’en est comique !
Maintenant, nous nous dirigeons vers Tomok. C’est ici que le roi Batak qui adopta le christianisme est enterré. On y voit le tombeau de Sidabutar et d’autres encore. Malheureusement, la visite se révèle décevante : la présence d’un guide sur place est obligatoire, et bien qu’il soit normalement anglophone, nous ne comprenons strictement rien à ce qu’il dit… Sans explication, le site perd de son intérêt.
Pour s’imprégner davantage de cette culture, nous visitons enfin le musée Huta Bolon Simanindo, à la pointe nord de l’ile. Dans cette belle maison, nous découvrons des outils, bijoux, ustensiles de cuisine, tenues batak. Nous y sommes en fin d’après-midi, c’est très agréable : la lumière est belle et il n’y a personne.
En parcourant l’ile, nous apercevons également de nombreux tombeaux richement décorés : les Batak vouent un culte aux ancêtres et ceux-ci sont enterrés dans de grandes tombes colorées, ressemblant à de petites maisons.
A la découverte des paysages de Samosir
Samosir est une ile volcanique, avec ce que cela implique côté nature : un sol fertile et donc une végétation luxuriante, des arbres fruitiers en veux-tu en voilà, un relief montagneux. Nous sillonnons l’est de l’ile en voiture, mais aussi en scooter, entre rizières vertes, bord du lac, collines où s’accrochent un voile quasi-permanent, villes peuplées et minuscules villages traditionnels.
A Penatapan Parhallow, nous admirons la vue sur les montagnes et le lac.
Plus au nord, à Menara Pandang Simanindo, un autre belvédère, nous apercevons la côte au loin, mais aussi un village en contrebas. Celui-ci est constitué de 13 maisons traditionnelles. Nous ne sommes pas les malvenus, mais les habitants ne semblent pas vouloir nous accueillir et ne sont pas curieux. Nous repartons rapidement.
Infos pratiques :
- Voici les restaurants dans lesquels nous avons bien mangé : Jenny’s restaurant (cher), Bamboo bar (cadre sympa), et Joe’s restaurant.
Et le voyage continue…
Le surlendemain de notre arrivée, il est temps de quitter l’ile, depuis l’embarcadère de Pelabuchan. Il y a la queue, et la voiture juste devant nous est la dernière à monter dans le ferry de 13h : pas de chance ! Le suivant partira à 15h. Hors de question d’attendre tout ce temps sans rien faire. Nous abordons des locaux et leur demandons de nous louer leur scooter. Après négociation, c’est parti pour un dernier petit tour en autonomie, avant d’embarquer. Nous passons un bon moment rien que tous les deux, sans guide, à rouler au hasard, avec nos casquettes en guise de casque : à l’asiatique quoi !
EN VIDÉO ( à partir de 3’45)
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